Rénovation thermique : Ma Prime Rénov’ trouve-t-elle son public ?
Seulement un propriétaire sur trois
Certes, cette nouvelle formule de soutien aux travaux de rénovation thermique des logements s’adressait essentiellement, depuis son lancement le 1er janvier 2020, aux ménages et propriétaires les plus modestes. C’est pour cela d’ailleurs qu’elle avait été conçue, succédant au CITE (Crédit d’Impôt pour la Transition Energétique), jugé, d’une part, trop coûteux pour les dépenses publiques, et d’autre part trop complexe et trop long pour les usagers puisqu’il fallait environ un an pour récupérer les sommes engagées par un crédit d’impôt.
Il n’empêche, la notoriété d’une mesure à priori favorable et porteuse, est trop faible. L’enquête réalisée fait état de sa méconnaissance dans les grandes villes (34% des propriétaires n’en ont jamais entendu parler dans les métropoles contre 22% dans les villes de taille moyenne et 21% en ruralité).
In fine, seulement 32% des propriétaires sollicités pour le sondage connaissent Ma Prime Rénov’.
Une prime pour tous ? Pas tout à fait encore
Le gouvernement avait annoncé un élargissement de Ma Prime Rénov’ aux propriétaires les plus aisés et aux bailleurs pour le 1er janvier 2021. Finalement, ils devront attendre : jusqu’au 11 janvier pour les ménages les plus fortunés (passe encore) et au moins six mois supplémentaires pour les propriétaires bailleurs – dommage car souvent les logements loués pêchent souvent côté isolation.
Voilà un frein supplémentaire. Car il y a fort à parier que les bailleurs ayant des intentions de travaux attendront pour les engager la certitude de toucher la prime dans des délais corrects.
En effet, les propriétaires ayant engagé des travaux au second semestre 2020 avec la perspective d’un remboursement en début d’année, devront de fait attendre jusqu’au mois de juillet (selon une date restant à confirmer), et ce même si lesdits travaux sont achevés et payés.
Pour cette première année, le gouvernement avait fixé un objectif de 200 000 - qui ne sera vraisemblablement pas tout à fait atteint (10 000 environ devrait manquer) – pour monter à 500 000 dès l’année prochaine. Une évolution significative qui dépendra sans doute de la conviction des propriétaires bailleurs peut-être un peu échaudés par ce décalage temporel mal venu.