Culture à Colombes : Hommage au peintre Théodule Ribot
Ce printemps, c’est autour de l’œuvre de Théodule Ribot que s’est concentré le Musée d’Art et d’Histoire de Colombes, à travers exposition, conférences mais aussi soirée évènement dans le cadre de la Nuit Européenne des Musées programmée le 18 mai prochain. Mais qui était Théodule Ribot et quels étaient ses liens avec la ville de Colombes ?
Un peintre du courant réaliste
Si Théodule Ribot fait aujourd’hui partie du patrimoine culturel colombien, c’est que c’est ici qu’il a quitté ce monde, le 11 septembre 1891. A Colombes aussi qu’il a habité pendant les dernières années de sa vie. Né en août 1823 dans un village de l’Eure, Théodule Ribot rejoint la capitale à un peu plus de vingt ans. Il y exerce une activité très modeste mais étudie aussi dans l’atelier du peintre Auguste-Barthélémy Glaize. Car le jeune Théodule a pour ambition de devenir artiste, alors que son parcours et ses études le destinait plutôt à suivre la même voie que son père, ingénieur dans le civil.
Théodule Ribot n’a guère loisir de se consacrer à son art qu’il exerce à ses heures perdues et le plus souvent la nuit quand il fait nombre de dessins industriels le jour pour gagner sa vie.
Ce n’est donc qu’en 1961 qu’il est présent au Salon de Peinture et de Sculpture, appelé communément le Salon, un évènement de la scène culturelle parisienne qui permet aux artistes de présenter leur travail au grand public. Lors de cette première participation, Théodule Ribot présente des œuvres évoquant des scènes de vie quotidienne ou rurale qui l’inscrivent dans le courant réaliste.
Rappelons que le mouvement réaliste apparaît au milieu du 19ème siècle. Il est à la peinture ce qu’est alors le Naturalisme à la littérature, partageant la même opposition au Romantisme qui a fait le 19ème siècle. Le réel, rien que le réel, telle est la quête d’un mouvement qui fait fi des us et coutumes de la peinture académique et se focalise sur la représentation de la vie au quotidien sans oublier de s’aventurer dans les thèmes sociétaux et les idéaux qui caractérise l’époque. Car en cette fin de siècle face à l’essor de l’industrialisation, la société toute entière est en bouleversement et l’art participe par une ample remise en cause qui laisse le champ libre à toutes les avant-gardes.
Ami de Fantin-Latour, de François Bonvin, de Pierre Puvis de Chavannes mais aussi d’Auguste Rodin et de Claude Monet, Théodule Ribot exerçait son art avec la peinture mais aussi l’eau-forte et l’aquarelle. Histoire, religion, natures mortes, portraits et scènes de vie étaient ses thèmes de prédilection. Il fut plusieurs fois récompensé, recevant notamment une médaille à l’exposition universelle de 1978. Installé à Colombes, il sera contraint d’abandonner peu à peu la peinture en raison d’un état de santé très dégradé. Quatre ans avant sa disparition, il sera nommé Chevalier de la Légion d’honneur.
Exposition, conférence et soirée
Pour rendre hommage au peintre devenu colombien, le Musée Municipal d’Art et d’Histoire a organisé différents évènements culturels propre à séduire le plus large public. Une exposition conçue en collaboration avec le Musée Roybet-Fould de Courbevoie, qui nous permet de découvrir l’univers d’un peintre qui eut ses influences artistiques, celles-ci étant à chercher du côté du 17ème siècle espagnol de Rembrandt ou encore de Caravage.
Dans un contexte plus large, une conférence sera proposée par le Commissaire de l’exposition Dominique Lobstein, également historien de l’art. Enfin, dans un cadre volontairement ludique et festif, le Musée mettra « cartes sur table » pour une soirée originale proposée dans le cadre de la Nuit Européenne des Musées, et conçue d’une œuvre de Théodule Ribot, intitulée « La tireuse de cartes ». Un prétexte à faire entrer en scène cartomancienne et magicien sans oublier l’ambiance musicale. Un agréable moment artistique au musée qui s’adresse bien sûr à tous les publics.
« D’ombre et de lumière – Théodule Ribot (1823-1891) » Hommage artistique
Jusqu’au 25 mai
Musée Municipal d’Art et d’Histoire
2, rue Gabriel Péri à Colombes (92700)
Informations au 01 47 86 38 85